Que voir ?

Au milieu du vivant entre les arbres immenses, les buis rances et les ronces, une inanimée, au regard éburné, ankylosée de vue. D’en haut, le Vieux s’enorgueillit de ces mots trop important pour un chiffre et de cette belle Croix vacillante feignant de pendre au cou. Seul le vent était capable d’extraire la vie des feuilles pour l’introduire au figé. Peut-être une façon pour l’Autre de vérifier si c’est vraiment fini. Peut-être que ça peut encore bouger. Ça ne bougera plus.


La traîtrise des murs / GabrielLE

J’ai eu l’impression que le temps s’arrêtait aux murs de cette chambre et qu’il ne nous atteindrait plus jamais. Si, et seulement si cela n’était bien qu’une impression alors je préférerai que l’on redéfinisse le mot « jamais » afin qu’il nous orne éternellement plutôt que d’avouer que tout ça n’était qu’un mirage. Ou bien je prendrais « mirage » pour l’échanger avec « réalité ». Alors je dirais que la réalité fut si attirante, si tendre avec mon corps que, confortablement, je lâcha prise pour que l’étendue de mes connaissances ne tiennent qu’à cet endroit et ce moment. Je me perds, les deux se confondent comme je me suis confondu à elle et je ne vois plus aucune différence. Je suis enfin complet dans mes mirages.


Crise en titre

Je ne le trouve plus, j’avais un chrysanthème, il était là sur cette table. Je lui avait même donné un petit nom. Mais je ne me souviens plus de son nom également.


Chimère

Je l’ai longtemps cherché sans jamais le trouver, aujourd’hui à 83 ans j’ai compris que je me suis usé, fatigué, réduis ma valeur à la recherche d’une chimère. Personne n’a cru bon de me dire que ça n’existait pas. J’ai couru, couru pour m’échapper de là où il n’était pas et me cacher là où j’ai cru le voir. Maintenant je n’ai plus le temps, je fane et mes idées avec. Alors jeune génération je te laisse ce message, arrête de courir, tu dois d’abord le trouver en toi, le reste viendra.